13101 - En voyageant: « le fossé du dragon jaune »
Auteur
Tamiko Yamashita
Présentation (standard japonais)
Peinture japonaise (53 cm x 41 cm)
Réalisée en 2011
Critique par Alain Micaud
C’est lors d’un voyage à Huanglong, à l’extrême nord du Sichuan, en Chine, que l’artiste Tamiko Yamashita est séduite par les couleurs du très joli lieu touristique dit « le fossé du Dragon Jaune ». En effet le vert émeraude et la couleur bleue du lapis lazuli la touchent et lui donnent envie de les mêler au jaune des fleurs de tournesol. Le rouge viendra ensuite éclairer le tout, non sans rappeler, quelque part, les couleurs du drapeau Tibétain…
La palette de l’artiste est prête, tel un bouquet printanier sur un marché de Provence. Il ne reste plus à l’artiste qu’à nous offrir le parfum de son art et de sa joie de vivre. Et attention, dit-elle, les tournesols sont capable de vous chavirer le cœur!
Le calme et le bonheur s’emparent de l’espace. La luminosité nous permet d’entrer dans la dynamique du mouvement et progressivement la grande liberté de l’œuvre se déploie devant nos yeux. Sublime et majestueuse peinture née de l’imaginaire comme d’un coup de baguette magique du « Dragon Jaune », Tamiko Yamashita, nous fait voyager dans l’aventure merveilleuse qu’on appelle la vie.
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13100 - Tournesol
Auteur
Kesako Yoshidome
Présentation (standard japonais)
Aquarelle F20 (72,7 cm x 60,6 cm)
Réalisée en 2011
Critique par Alain Micaud
Bénéfique par excellence, à l’origine d’une des huiles alimentaires les plus répandues au monde , il s’agit ici du tournesol et de sa fleur tant aimée de tous: des Incas, eux-mêmes, qui voyaient en elle l’image sacrée d’un dieu soleil à Vincent van Gogh qui ne se lassait de la représenter, il en réalisa même une série entre 1888 et 1889. Aujourd’hui, c’est l’artiste Kesako Yoshidome qui nous offre son regard sur cette fleur, pour le moins atypique.
En effet parmi les rumeurs que véhicule le tournesol, on dit même que 3 petites graines suffiraient aux jeunes filles pour trouver un mari… Est-ce donc le mystère qui anime cette œuvre? Non , bien-sûr… à priori. Devant le gigantisme de la plante, tant par sa hauteur que par son poids, l’artiste nous montre un visage inattendu du monstre sacré: celui de la souffrance, du désarroi et du désordre.
Devant un fond citadin et sous les projecteurs d’un réalisme étonnant, témoins de ce ballet chargé du poids de la détresse, nous assistons au spectacle grandiose de ces fleurs blessées mais toujours aussi majestueuses et splendides, telles que Kesako Yoshidome a voulu nous les montrer. Le mystère reste entier: pourquoi les fleurs de tournesol sont-elles toujours aussi belles?...
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13099 - Vestiges
Auteur
Ryoichi Tanaka
Présentation (standard japonais)
Peinture à l’huile F50 (116,7 cm x 91 cm)
Réalisée en 2012
Critique par Alain Micaud
Ephèse, à l’ouest de l’actuelle Turquie et l’une des 7 merveilles du monde, voici comment était classé ce sanctuaire antique dédié à la divinité Artémis, la sœur d’Apollon. Plus de 2000 années se sont écoulées, un nombre incalculable de pèlerins, dignitaires, d’hommes et de femmes ont franchi cette porte qui défie le temps. Et c’est bien de cette notion d’éternité dont il s’agit pour l’artiste Ryoichi Tanaka qui, magistralement, l’associe à ces vestiges en pierre.
En opposition aux réalisations architecturales en bois, telles qu’on les connait au Japon, la pierre utilisée pour les temples comme celui-ci assure la pérennité d’un lieu. Blocs entassés et scellés, colonnes édifiées, il ne nous reste plus qu’à franchir, à notre tour, les quelques marches qui nous séparent d’un autre monde. Et sous le ciel d’azur, la pierre, curieusement semble respirer, comme animée par ces siècles de souvenirs…
On peut facilement imaginer que les architectes auraient apprécié la perspective du tableau, telle une invitation respectueuse au recueillement, voir à la méditation ou à la prière. L’œuvre est sereine, lumineuse, organisée. Et si l’artiste Ryoichi Tanaka nous invite au voyage, c’est, bien entendu, d’un voyage intérieur, dont il s’agit.
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13098 - Forteresse de Hwaseong
Auteur
Yoshihiro Omae
Présentation (standard japonais)
Peinture à l’huile F20 (72,7 cm x 60,6 cm)
Réalisée en 1999
Critique par Alain Micaud
La forteresse de Hwaseong, construite entre 1794 et 1796 en Corée du Sud, est tout à fait exceptionnelle. En effet, à 30 km de Séoul, voici le seul édifice qui mélange les styles traditionnels orientaux et occidentaux, ce qui lui a valu d’être inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. Et, pour notre plus grand plaisir, l’artiste Yoshihiro Omae est tombé, tout à fait naturellement, sous le charme de l’impressionnante forteresse… qu’il nous raconte avec un regard très personnalisé!
Le contraste entre le poids de l’histoire qui se lit à travers la construction architecturale et la douceur de cette œuvre nous entraine dans un monde ludique, rempli de joie et de poésie. La chaleur de l’été et le soleil brûlant y participent incontestablement mais ne nous y méprenons pas il s’agit bien là de la joie de vivre conçue autour d’une palette exceptionnelle, de couleurs rayonnantes et d’un graphisme naïf et original.
Si le ciel, ici, s’enflamme, nos cœurs aussi. Sur les pas de l’artiste, espérant trouver un peu d’ombre, nous pénétrons dans cet univers insolite qui nous invite au voyage. Nous nous laissons entraîner et sans trop savoir pourquoi, nous sommes heureux. Cette œuvre riante et délicieuse de malice semble déjà nous appartenir un peu. Yoshihiro Ome: Un artiste à découvrir absolument!
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13097 - Et si l’Art n’était qu’Illusion?...
La chronique d'Alain Micaud:
Et si l’Art n’était qu’Illusion?...
Un semestre seulement, et déjà Tsukuribito a trouvé sa vitesse de croisière. Résultat très encourageant grâce, essentiellement, aux œuvres variées, parfois inattendues, surprenantes, mais souvent impressionnantes et toujours très attachantes d’artistes débordants de créativité et d’un dynamisme à en couper le souffle. Ainsi, le numéro 6 de Tsukuribito, comme les précédents, nous apporte son lot de surprises et de joies devant autant d’œuvres extraordinaires. Qu’il s’agisse de peinture acrylique et de collage, de peinture à l’huile, de peinture japonaise également et, bien entendu, de peinture numérique, cela n’exclu pas l’extraordinaire travail avec des fleurs pressées, l’aquarelle et son charme éternel, le traditionnel Shodo, la peinture décorative et ses secrets. Nous irons regarder également d’un peu plus près la vannerie et les sacs et enfin le Pojagi, le patchwork matelassé et le patchwork traditionnel! Sensationnel numéro pour la rentrée de septembre 2012!
Et c’est le moment de l’année, précisément, pour beaucoup d’écoles, d’opérer une sélection du travail des élèves afin d’exposer les œuvres qui le méritent, et cela dès l’automne. C’est aussi l’occasion de réfléchir à la démarche individuelle que chacun se propose d’entreprendre à travers sa création: laisser une mémoire, transmettre un message, affirmer sa propre vérité ou encore s’évader, tenter d’échapper au quotidien, tel un appel du grand large, comme un voilier larguant les amarres…
Et si l’atelier n’est autre qu’un théâtre, dans lequel l’artiste est l’acteur principal d’une pièce, parfois de boulevard, mais bien souvent d’une tragédie qui se jouerait devant un public absent, dans la solitude absolue d’une salle vide, permettant ainsi à l’erreur de n’être pas systématiquement fatale. L’atelier, ce miroir que l’on pénètre pour tenter d’aller de l’autre côté, que l’on franchit avec insouciance, sans jamais aucune sécurité d’obtenir un billet de retour. L’atelier, enfin, cet espace, même imaginaire, où personne ne viendra nous déranger dans notre recherche inaltérable d’un bonheur, à ce jour encore, non identifié mais tant espéré.
Grâce à ces aller-retour d’un monde qui appartient à notre rêve un peu égoïste et à la réalité de notre vie sociale, peu à peu, cette notion même de réalité se déplace pour s’installer progressivement de l’autre côté du miroir, dans cet espace de rêve devenant ainsi réalité. Un monde réel faisant place à un monde virtuel et inversement. Impliquant le doute et ôtant la certitude des affirmations, la vie en trompe-l’œil et l’art comme unique source d’équilibre, horizon de nos espoirs et dictionnaire de nos croyances.
L’art enfin, pour rester des enfants, éternellement. Car il s’agit bien de cela: du monde du jeu, du plaisir que seuls les enfants, avec leur insouciance et leur force de vie, peuvent connaître. Qu’elle soit conceptuelle ou encore improvisée, sauvage, violente et non maîtrisée, la création est un acte lié à la vie dont elle ne peut en aucun cas se dissocier.
Ainsi, l’Art et la Vie intimement unis jusqu’à la fin des temps, s’amusant de cette cohabitation, nous démontrent quotidiennement que leur existence dépend totalement l’un de l’autre. L’Art sans la vie n’existerait pas, ce qui est facile à comprendre, mais de la même façon, que deviendrait la vie sans l’Art? Pouvez-vous imaginer une cité sans design, une maison sans musique, des livres sans romans et des musées sans images? La liste serait longue et la réponse très simple, également.
La vie et le bonheur sont des privilèges, alors remplissons chaque jour nos cœurs, nos idées et nos rêves de cette démarche extraordinaire et fantastique que l’on appelle « création », en cours ou observée, réalisée ou dégustée… et tout, comme par hasard, se transforme en conte de fées. Pour commencer, bien-sûr, ne perdons pas de temps: plongeons-nous avec délice dans ce sixième numéro de Tsukuribito!...
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